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cure[1]. Une si belle éducation prodiguée aux jeunes gens de l’Attique se communiquait sans jalousie aux cités rivales. Théophraste avait deux mille disciples[2] ; les écoles de rhétorique durent être encore plus nombreuses que celles de philosophie ; et les élèves se succédant avec rapidité, répandaient la gloire de leurs maîtres partout où l’on connaissait la langue et le nom des Grecs. Alexandre étendit leur réputation par ses victoires ; les arts d’Athènes survécurent à sa liberté et à son empire ; et les colons, que les Macédoniens établirent en Égypte et en Asie, entreprirent souvent de longs pèlerinages pour venir sur les bords de l’Illissus adorer les muses dans leur temple favori. Les conquérans latins écoutaient avec docilité les leçons de leurs sujets et de leurs captifs ; les noms de Cicéron et d’Horace se trouvaient sur la liste des écoles d’Athènes ; et lorsque la domination romaine fut bien affermie, les naturels de l’Italie, de l’Afrique et de la Bretagne s’entretenaient dans les bocages de l’académie avec les Orientaux, leurs condisciples.

Les études de la philosophie et de l’éloquence

  1. La Fortuna attica de Meursius (c. 8, p. 59-73, in t. I, Opp.) donne en peu de mots de grands détails sur les écoles d’Athènes. Voyez sur l’état et les arts de cette ville, le premier livre de Pausanias, et un petit Traité de Dicéarque (dans le second volume des Géographes d’Hudson), qui écrivait vers la cent dix-septième olympiade. (Dissertat. de Dodwell, sect. IV.)
  2. Diogène Laërce (De vit. philosoph., l. V, Segment 37, p. 287).