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cupe la croupe d’une étroite colline entre les montagnes et la mer. La ville, si nous en croyons une tradition du pays, a été fondée par les Grecs, et les rois de Perse fortifièrent ce passage dangereux pour l’ennemi, en y ajoutant un mole, de doubles murailles et des portes de fer. Les portes d’Ibérie[1] se trouvent au milieu du Caucase ; c’est un passage étroit de six milles de longueur, qui, du côté septentrional de l’Ibérie ou de la Géorgie, débouche dans la plaine qui se prolonge jusqu’au Tanaïs et au Volga. Une forteresse, ouvrage d’Alexandre ou d’un de ses successeurs, dominait ce passage important ; elle avait passé, par droit de conquête ou de succession, à un prince des Huns qui proposa de la céder à l’empereur, et qui en demandait un prix modéré ; mais tandis qu’Anastase délibérait, tandis qu’il calculait les frais et la distance, un rival plus vigilant survint, et Cabades s’empara de ce défilé du Caucase. Les portes de l’Albanie et de l’Ibérie fermaient aux cavaliers Scythes les chemins les plus courts et les moins difficiles ; et le rempart de Gog et de Magog, ce long mur qui excita la curiosité d’un calife arabe[2] et

    qui la muraille parut être de coquillages et de graviers durcis par le temps.

  1. Procope, un peu confus en cet endroit, les appelle toujours portes Caspiennes (Persic., l. I, c. 10), et le défilé porte aujourd’hui le nom Tatar-topa, les Portes tartares. (D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 119, 120.)
  2. Les portes du mont Caucase et un bruit vague sur la muraille de la Chine semblent avoir donné lieu à ce qu’on a dit de ce rempart de Gog et de Magog, qu’un calife du