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plus petites dimensions[1]. Il dédia dans la seule ville de Constantinople et ses faubourgs, vingt-cinq églises en l’honneur du Christ, de la Vierge et des Saints ; il orna de marbre et d’or la plupart de ces églises, et il eut soin de les placer dans des quartiers fréquentés, parmi de beaux arbres, au bord de la mer ou sur quelqu’une des hauteurs qui dominent les côtes de l’Europe et de l’Asie. L’église des Saints-Apôtres, à Constantinople, et celle de Saint-Jean, à Éphèse, paraissent avoir été bâties sur le même modèle : leurs dômes cherchaient à imiter les coupoles de Sainte-Sophie ; mais l’autel se trouvait placé avec plus de goût au centre du dôme, au point de jonction de quatre beaux portiques, qui dessinaient plus exactement la forme de la croix des Grecs. La Vierge de Jérusalem put se glorifier du magnifique temple que lui éleva la piété de l’empereur sur un terrain ingrat, qui n’offrait à l’architecture ni le sol ni les matériaux nécessaires. Il fallut, pour établir le niveau, élever à la hauteur d’une montagne une partie assez considérable d’une profonde vallée. Les pierres furent taillées dans une carrière voisine ; chaque bloc remplissait un chariot traîné par quarante bœufs les plus

  1. Voici la division des six livres des Édifices de Procope : le premier parle des édifices de Constantinople, le second comprend la Mésopotamie et la Syrie, le troisième l’Arménie et l’Euxin, le quatrième l’Europe, le cinquième l’Asie Mineure et la Palestine, et le sixième l’Égypte et l’Afrique. L’Italie fut oubliée par l’empereur, ou par l’historien qui publia cet ouvrage d’adulation avant l’année 555, époque où l’Italie passa définitivement sous l’autorité de Justinien.