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Ses édifices et ses architectes.

V. C’est avec le sang et les trésors du peuple que Justinien éleva tous les édifices dont parle Procope : cependant ces pompeux bâtimens semblaient annoncer la prospérité de l’empire, et déployaient l’habileté de leurs architectes. On cultivait, sous la protection des empereurs, la théorie et la pratique des arts qui dépendent des mathématiques et de la mécanique. Proclus et Anthemius rivalisaient de gloire avec Archimède ; et si les miracles de leur génie nous avaient été racontés par des spectateurs plus intelligens, cette partie de l’histoire pourrait étendre les spéculations du philosophe, au lieu d’exciter sa défiance. C’est une tradition reçue que les miroirs d’Archimède réduisirent en cendres la flotte romaine dans le port de Syracuse[1] ; et on assure que Proclus employa le même moyen pour détruire dans le port de Constantinople les vaisseaux des Goths, et

    tère avant le mois de juin 533 ; qu’il fut banni en 541, et rappelé d’exil entre le mois de juin 548 et le mois d’avril 549. Aleman. (p. 96, 97) donne la liste de ses dix successeurs ; succession rapide, et qu’on vit en quelques années d’un seul règne.

  1. Lucien (in Hippia, c. 2) et Galien (l. III, De temperamentis, t. II, p. 81, édit. de Bâle) indiquent dans le second siècle cet incendie. Dix siècles après, cet incendie est donné comme un fait positif par Zonare (l. IX, p. 424) d’après le témoignage de Dion-Cassius, par Tzetzès (Chiliad., II, 119, etc.), par Eustathe (ad Iliad. E., p. 338), et par le Scholiaste de Lucien. Voyez Fabricius (Bibl. græc., l. III, c. 22, t. II, p. 551, 552), à qui je dois plus ou moins quelques-unes de ces citations.