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peut-être leur retraite. L’Italie fut protégée par une flotte de mille bâtimens légers qu’il construisit avec une incroyable célérité[1] ; et une paix solide et honorable devint bientôt la récompense de sa fermeté et de sa modération. Sa main vigoureuse maintint l’équilibre de l’Occident jusqu’au moment où l’ambition de Clovis vint le détruire. Se voyant hors d’état de secourir le roi des Visigoths, son téméraire et malheureux parent, il sauva du moins les restes de sa famille et de ses sujets, et il arrêta les Francs au milieu de leurs victoires. Je ne veux pas donner plus d’étendue ou ajouter de nouveaux détails à ces événemens militaires[2], les moins intéressans du règne de Théodoric ; j’ajouterai seulement qu’il protégea les Allemands[3], qu’il punit sévèrement une incur-

    comte Marcellin, écrit d’un style noble et classique. Romanus comes domesticorum, et rusticus comes scholariorum, cum centum armatis navibus, totidemque dromonibus, octo millia militum armatorum secum ferentibus, ad devastanda Italiæ littora processerunt, et usque ad Tarentum antiquissimam civitatem aggressi sunt ; remensoque mari inhonestam victoriam quam piratico ausu Romani ex Romanis rapuerunt, Anastasio Cæsari reportarunt. In Chron., p. 48. Voyez Variar., I, 16 ; II, 38.

  1. Voy. les ordres et les instructions donnés par le roi. (Variar., IV, 15 ; V, 16-20.) Ces navires armés devaient être encore plus petits que les mille vaisseaux qu’avait Agamemnon au siége de Troie.
  2. Voyez le chap. XXXVIII de cet ouvrage.
  3. Voy. Ennodius, p. 1610. Cassiodore rappelle au nom du roi (Variar., II, 41) la protection salutaire que Théodoric accorda aux Allemands.