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des armes, des chevaux blancs ou des animaux curieux, les présens qu’il faisait en retour, d’un cadran solaire, d’une horloge d’eau ou d’un musicien, avertissaient les princes de la Gaule de la supériorité de talens et d’industrie de ses sujets d’Italie. Sa femme, ses deux filles, sa sœur et sa nièce, étaient les gages de ses diverses alliances[1] avec les rois des Francs, des Bourguignons, des Visigoths, des Vandales et des habitans de la Thuringe ; elles contribuaient à maintenir l’harmonie de la grande république d’Occident, ou du moins à balancer ses forces[2]. Il est difficile de suivre, dans les obscures forêts de la Germanie et de la Pologne, les migrations des Hérules, peuple farouche, qui dédaignait de se couvrir d’une armure, et qui condamnait les veuves à ne pas survivre à leurs maris, et les vieillards à ne pas prolonger des jours dévoués à la souffrance[3]. Le roi de ces sauvages guerriers sollicita l’amitié de Théodoric ;

  1. Voyez les alliances publiques et particulières du monarque des Goths avec les Bourguignons, Var., I, 45, 46, avec les Francs, II, 40 ; avec les Thuringiens, IV, 1 ; et avec les Vandales, V, 1. Chacune de ces épîtres donne des détails curieux sur la politique et les mœurs des Barbares.
  2. Cassiodore, Variar., IV, 1 ; IX, 1 ; Jornandès, c. 58, p. 698, 699, et le Fragment de Valois, p. 720, 721, font connaître le système politique de Théodoric : une paix honorable fut le constant objet de ses soins.
  3. Le lecteur curieux peut étudier les Hérules de Procope, Gothic., l. II, c. 14 ; et ceux qui auront de la patience peuvent suivre les recherches obscures et minutieuses de M. du Buat, Hist. des peuples anciens, t. 9, p. 348-396.