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gloire, et le défaut de vêtemens et de nourriture mettait les invincibles Ostrogoths dans un extrême embarras. Ils résolurent unanimement d’abandonner leur camp de la Pannonie, de pénétrer dans les terres plus riches et plus favorisées du ciel, situées aux environs de la cour de Byzance, qui fournissaient déjà à tant de tribus de Goths confédérés les moyens de vivre dans une sorte de luxe. Les Ostrogoths, après avoir montré par plusieurs actes d’hostilité qu’ils pouvaient être des ennemis dangereux, ou du moins incommodes, vendirent cher la paix et leur fidélité ; ils acceptèrent des terres et de l’argent, et on leur confia la défense de la partie basse du Danube, sous les ordres de Théodoric, qui, après la mort de son père, monta sur le trône héréditaire des Amali[1].

Règne de Zénon. A. D. 474-491. Février. Avril 9.

Un héros, issu d’un sang royal, dut mépriser le vil Isaurien revêtu de la pourpre sans la mériter par aucune qualité de l’esprit ou du corps, sans aucun des avantages de la naissance, et sans aucun droit au respect des hommes. Après l’extinction de la famille de Théodose, Marcien et Léon justifièrent à quelques égards, par leur caractère, le choix de Pulchérie et celui du sénat ; mais ce dernier prince affermit et déshonora son règne par le meurtre d’Aspar et de sa famille, qui exigeaient de l’empereur trop de sou-

  1. On trouve des détails sur la situation des Ostrogoths et sur les premières années de Théodoric, dans Jornandès (c. 52-56, p. 689-696), et dans Malchus (Excerpt. legat., p. 78-80), qui se trompe en le supposant fils de Walamir.