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sorte de talent, et que mon ardeur pour la vérité et les connaissances n’a point diminué. Un esprit actif se trouve mieux du travail que de l’indolence ; et des études dirigées par la curiosité et par le goût, occuperont et amuseront les premiers mois de ma liberté. Au milieu du travail rigoureux que je m’étais imposé volontairement, de pareilles tentations m’ont quelquefois entraîné : aujourd’hui mon loisir ne sera plus contrarié, et dans l’usage ou l’abus de l’indépendance, je n’aurai plus à craindre mes reproches ni ceux de mes amis. J’ai bien droit à une année de repos ; le premier été et le premier hiver s’écouleront rapidement, et l’expérience décidera seule si je préférerai toujours la liberté et la variété de mes études à la composition d’un ouvrage régulier, qui emprisonne, il est vrai, mais qui anime l’application journalière d’un auteur ; le hasard ou le caprice peuvent influer sur mon choix : mais telle est la dextérité de l’amour-propre, qu’il saura également donner des éloges à mon activité ou à mon repos philosophique.

Londres, Downing-Street, le 1er mai 1788.