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difficile de déterminer l’étendue convenable à un pareil catalogue. Une liste pure et simple des auteurs et des éditions ne me contenterait pas, et ne ferait aucun plaisir à mes lecteurs. Les événemens de l’histoire de Rome et de Byzance m’ont donné lieu d’exprimer, en passant, mon jugement sur les écrivains qui les rapportent. Des recherches et une critique plus détaillées mériteraient sans doute le soin qu’elles doivent coûter ; mais elles pourraient finir par embrasser peu à peu tous ceux qui ont écrit l’histoire. Je me contenterai de renouveler ici l’assurance bien sincère que je me suis toujours efforcé de puiser dans les sources ; que le désir de m’instruire et le sentiment de mon devoir m’ont toujours excité à l’étude des originaux ; et que s’ils ont quelquefois échappé à mes recherches, j’ai indiqué avec soin les témoignages secondaires que j’étais réduit à offrir comme ma seule autorité pour un fait ou une citation.

Bientôt je reverrai Lausanne et les rives de son lac, que je connais et que je chéris dès ma première jeunesse. C’est là que, sous une administration douce, au milieu d’un beau paysage et chez un peuple affable et poli, j’ai mené une vie libre et indépendante ; c’est là que j’ai joui et que j’espère jouir encore des plaisirs de la retraite et de la société : mais le nom et le caractère d’un Anglais ne cesseront de m’inspirer une sorte d’orgueil ; je suis fier d’avoir reçu le jour dans un pays libre et éclairé, et les suffrages de ma patrie me sembleront toujours la récompense la meilleure et la plus honorable de mes travaux. Si je pouvais désirer un autre protecteur que le public, je dédierais cet ouvrage à un homme d’état, qui, dans une longue et orageuse administration terminée enfin par des mal-