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prise navale des Anglo-Saxons. Ces barbares indolens négligèrent bientôt l’art de la navigation, qui leur avait valu la possession de la Bretagne et de l’empire des mers, et abandonnèrent insensiblement les avantages du commerce et de leur situation. Sept royaumes indépendans s’élevèrent ; ils furent continuellement agités par la discorde, et l’univers breton se trouva presque entièrement séparé des nations du continent sans en être rarement rapproché, soit par la paix, soit par la guerre[1].

Chute de l’Empire romain d’Occident.

J’ai enfin terminé le récit pénible du déclin et de la chute de l’Empire romain, depuis l’âge heureux de Trajan et des Antonins jusqu’à son extinction totale dans l’Occident, environ cinq cents ans après le commencement de l’ère chrétienne. À cette époque funeste, les Saxons combattaient avec fureur contre les habitans de la Bretagne, pour la possession de cette contrée. La Gaule et l’Espagne étaient partagées entre les deux puissantes monarchies des Francs et des Visigoths, et les royaumes dépendans des Suèves et des Bourguignons. L’Afrique souffrait de la cruelle persécution des Vandales et des sauvages incursions des

  1. On ne trouve aucune trace dans la volumineuse histoire de saint Grégoire de Tours, d’aucunes relations soit hostiles, soit amicales, entre la France et l’Angleterre, si l’on en excepte le mariage de la fille de Caribert, roi de Paris. Quam regis cujusdam in Cantiâ filius matrimonio copulavit. l. IX, c. 26, t. II, p. 348. L’évêque de Tours finit son histoire et sa vie presque immédiatement avant la conversion de la province de Kent.