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publiques ; et les domestiques d’Eudoxie signalèrent leur zèle à la venger[1].

Sac de Rome par les Vandales. A. D. 455. Juin 15-29.

Trois jours après ce tumulte, Genseric, suivi de ses Vandales, s’avança audacieusement du port d’Ostie aux portes de la ville sans défense, et au lieu de voir la jeunesse romaine s’y présenter pour repousser l’ennemi, on en vit sortir processionnellement le vénérable Léon à la tête de son clergé[2]. La fermeté du prélat, son éloquence et son autorité, adoucirent pour la seconde fois la férocité d’un conquérant barbare. Le roi des Vandales promit d’épargner les citoyens désarmés, de défendre les incendies, et d’exempter les captifs de la torture ; et quoique ces ordres n’aient été ni sévèrement donnés, ni strictement obéis, saint Léon put regarder comme glorieuse pour lui une médiation dont son pays tira quelque avantage ; mais Rome et ses habitans n’en furent pas moins la proie des Maures et des Vandales, et les nouveaux habitans de Carthage vengèrent ses anciennes injures. Le pillage continua durant quatorze jours et quatorze nuits ; et Genseric fit ensuite

  1. … Infidoque tibi Burgundio ductu
    Extorquet trepidas mactandi principis iras.

        Sidon., Panegyr. Avitus 442.
    Ce vers donne à penser que Rome et Maxime furent trahis par la troupe des Bourguignons mercenaires.

  2. Prosper et l’Historia Miscellan. attestent le succès apparent du pape Léon ; mais l’opinion peu probable de Baronius (A. D. 455, n. 13), qui suppose que Genseric respecta les trois églises apostoliques, n’est pas même soutenue du témoignage suspect du Liber pontificalis.