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dans ses travaux militaires ; [Mort de saint Augustin. A. D. 430. Août 28.]mais cet évêque, le flambeau et l’appui de l’Église catholique, était alors dans la soixante seizième année de son âge, et expirant doucement le troisième mois du siége, il échappa aux calamités prêtes à fondre sur sa patrie. La jeunesse d’Augustin, comme il l’a si ingénument confessé lui-même, n’avait pas été exempte de vices et d’erreurs ; mais depuis sa conversion jusqu’à sa mort, ses mœurs furent toujours pures et austères ; il se distingua par son zèle ardent contre les hérésies de toutes les dénominations, particulièrement celles des manichéens, des pélagiens et des donatistes, contre lesquels il soutint de perpétuelles controverses. Lorsque les Vandales brûlèrent la ville, quelques mois après la mort de saint Augustin, on sauva heureusement la bibliothèque qui contenait ses volumineux écrits ; deux cent trente deux livres ou traités sur différens sujets théologiques, une explication complète des psaumes et des évangiles, et une grande quantité d’épîtres et d’homélies[1]. Au jugement des critiques les plus judicieux, l’érudition superficielle de saint Augustin se bornait à la con-

  1. Tel est au moins le récit de Victor Vitensis (De pers. Vandal., l. I, c. 3), quoique Gennade semble douter que personne ait jamais lu ou même rassemblé tous les ouvrages de saint Augustin (Voyez les Œuvres de saint Jérôme, t. I, p. 319, in Catalog. scriptor. eccles.), ils ont été imprimés plusieurs fois ; et Dupin (Bibliot. eccles., t. III, p. 158-257) en a donné un extrait très-satisfaisant, tiré de l’édition des Bénédictins. Je n’ai lu de ces œuvres que ses Confessions et la Cité de Dieu.