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Administration de Placidie. A. D. 425-450.

Valentinien reçut le titre d’Auguste à l’âge de six ans ; et sa mère, qui avait quelques droits personnels à l’empire, le gouverna en qualité de tutrice, durant la longue minorité de son fils. Placidie enviait, sans pouvoir les égaler, la réputation et les talens de la femme et de la sœur de Théodose, le génie et l’éloquence d’Eudoxie, la sagesse et les succès du gouvernement de Pulchérie ; elle était jalouse du pouvoir dont l’exercice était au-dessus de ses forces[1]. Elle régna trente-cinq ans au nom de Valentinien ; et la conduite de ce méprisable empereur autorisa à soupçonner que Placidie avait énervé sa jeunesse en le livrant à une vie dissolue, et en l’éloignant avec soin de toute occupation honorable et digne d’un homme. Au milieu de la décadence de l’esprit militaire, on voyait à la tête des armées généraux[2], [Ses deux généraux, Ætius et Boniface.]Ætius et Boniface[3], qu’on

    cette loi, quam constat meis partibus esse damnosam. Cod. Théod., l. XI, t. I, leg. 158.

  1. Cassiodore (Variar., l. XI, epist. I, p. 238) a comparé les régences de Placidie et d’Amalasonthe. Il condamne la faiblesse de la mère de Valentinien, et exalte les vertus de la reine des Ostrogoths, sa souveraine. Dans cette occasion la flatterie paraît avoir soutenu le parti de la vérité.
  2. Philostorgius, l. XII, c. 12 ; et les Dissert. de Godefroy, p. 493 ; etc. Renatus-Frigeridus, ap. Grég. de Tours, l. II, c. 8, t. II, p. 163. Ætius était fils de Gaudentius, citoyen illustre de la province de Scythie, et maître général de la cavalerie. Sa mère était italienne, d’une famille noble et opulente. Ætius, dès sa plus tendre jeunesse, avait eu, comme soldat et comme otage, des liaisons avec les Barbares.
  3. Voyez le caractère de Boniface dans Olympiodore,