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des édits de Valentinien peuvent nous donner une idée de l’école de Constantinople, qui fut perfectionnée peu à peu par de nouveaux règlemens. Cette école consistait en trente-un professeurs destinés à des instructions différentes ; un pour la philosophie, deux pour la jurisprudence, cinq sophistes et dix grammairiens pour la langue grecque ; trois orateurs et dix grammairiens pour la langue latine, outre sept scribes ou antiquaires, comme on les appelait alors, dont les plumes actives fournissaient aux bibliothèques publiques des copies nettes et exactes de tous les auteurs classiques. Les règles de conduite prescrites aux étudians sont curieuses, en ce qu’elles présentent l’esquisse de la première discipline de nos universités modernes. On exigeait de chaque étudiant une attestation du magistrat de sa province natale. Son nom, sa profession, sa demeure étaient inscrits exactement sur le registre public. On prenait grand soin que la jeunesse destinée à l’étude ne perdît pas son temps dans les fêtes et les spectacles ; et le terme final de l’éducation était fixé à l’âge de vingt ans. Le préfet de la ville exerçait son autorité sur les étudians ; il avait le droit de punir les indociles et les paresseux par des châtimens corporels ou par l’expulsion, et il faisait tous les ans, au grand-maître des offices, un rapport sur l’exactitude et les talens des écoliers, afin que l’on pût les employer utilement au service public. Les institutions de Valentinien contribuèrent à faire jouir les citoyens de tous les bienfaits de l’abondance et de la tranquillité. Les