Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/471

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Honorius fixe sa résidence à Ravenne. A. D. 404.

Le danger récent que l’empereur avait couru dans son palais de Milan, le décida à choisir pour retraite quelque forteresse inaccessible de l’Italie où il pût résider sans craindre les entreprises d’une foule de Barbares qui battaient la campagne. Sur la côte de la mer Adriatique, environ à dix ou douze milles de la plus méridionale des sept embouchures du Pô, les Thessaliens avaient fondé l’ancienne colonie de Ravenne[1], qu’ils cédèrent depuis aux natifs de l’Ombrie. Auguste, qui avait remarqué les avantages de cette situation, fit construire, à trois milles de l’ancienne ville, un vaste port capable de contenir deux cent cinquante vaisseaux de guerre. Cet établissement naval, qui comprenait des arsenaux, des magasins, des baraques pour les troupes et les logemens des ouvriers, tire son origine et son nom de la station permanente de la flotte romaine. Les places vides se remplirent bientôt de bâtimens et d’habitans ; et les trois quartiers vastes et peuplés de Ravenne

    chaudement l’usage de ces spectacles : Oculis nulla poterat esse fortior contra dolorem et mortem disciplina. Sénèque (epist. VII) montre la sensibilité d’un homme.

  1. Cette description de Ravenne est tirée de Strabon (l. V, p. 327), Pline (III, 20), Étienne de Byzance (sub voce Ραβεννα, p. 651, édit. Berkel.), Claudien (in VI cons. Honor. 494, etc.), Sidonius Apollinaris (l. I, epist. 5, 8), Jornandès (De rebus getic., c. 29), Procope (De bell. goth., l. I, c. 1, p. 309, édit. Louvre) et Clavier (Ital. antiq., t. I, p. 301-307). Il me manque cependant encore un antiquaire local et une bonne carte topographique.