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ce prince guerrier combattait encore contre les Goths, moins pour la gloire que pour la sûreté de l’empire, il hasarda d’offenser une grande partie de ses sujets par quelques entreprises qui pouvaient mériter la protection du ciel, mais que ne saurait approuver la prudence humaine. Les succès de ses premiers efforts contre les païens, encouragèrent le pieux empereur à réitérer ses édits de proscription, et à les faire exécuter à la rigueur. Les lois originairement publiées pour les villes de l’Orient, s’étendirent, après la défaite de Maxime, dans toutes les provinces de l’empire d’Occident, et chaque victoire de ce prince orthodoxe fut un nouveau triomphe pour l’Église catholique[1]. Il attaqua la superstition jusque dans ses fondemens, en proscrivant l’usage des sacrifices, qu’il déclara criminels et infâmes ; et quoique ses édits condamnassent plus particulièrement la curiosité impie qui examine les entrailles des victimes[2], toutes les interprétations

    accuse Valens et Valentinien d’avoir défendu les sacrifices. L’empereur d’Orient peut avoir donné quelques ordres particuliers ; mais le silence du code et le témoignage de l’histoire ecclésiastique attestent qu’il ne publia point de loi générale.

  1. Voyez ses lois dans le Code de Théodose, l. XVI, tit. 10, leg. 7-11.
  2. Les sacrifices d’Homère ne sont accompagnés d’aucunes recherches dans les entrailles des victimes. Voyez Feithius, Antiquitat. ; Homère, l. I, c. 10, 16. Les Toscans qui fournirent les premiers aruspices, introduisirent