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qu’en consentant à adopter publiquement la foi de Nicée, elle faciliterait la restauration de son fils, en se ménageant ainsi l’approbation de la terre et du ciel. L’empereur remit à son conseil le choix important de la paix ou de la guerre. La justice et l’honneur criaient maintenant bien plus haut encore que dans le temps de la mort de Gratien. Le persécuteur de cette famille impériale, à laquelle Théodose devait son élévation, venait d’ajouter de nouvelles injures à celles qui avaient déjà été souffertes. On ne pouvait plus compter sur des sermens ni sur des traités pour contenir l’ambition sans frein de l’usurpateur, et en tardant à employer des moyens vigoureux et décisifs, loin de conserver la paix, on pouvait exposer l’Orient au danger d’une invasion. Les Barbares qui avaient passé le Danube, convertis depuis peu en soldats et en citoyens, conservaient encore une partie de leur férocité nationale ; la guerre, en exerçant leur valeur, avait encore l’avantage d’en diminuer le nombre, et de soulager les provinces qu’ils accablaient. Malgré tous ces raisonnemens, approuvés par la majorité du conseil, Théodose hésitait encore à prendre les armes pour une cause qui ne pouvait plus admettre de réconciliation ; et sa grande âme pouvait sans honte éprouver de l’inquiétude pour des peuples épuisés et pour la sûreté de ses propres enfans. Tandis que le doute d’un seul homme suspendait le destin de l’empire, les charmes de la princesse Galla plaidaient en faveur de son frère Valen-