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et de la sainteté de l’archevêque ; ces miracles sont attestés par saint Ambroise lui-même, par Paulin, son secrétaire, et par son disciple le célèbre saint Augustin, qui professait alors la rhétorique à Milan. La philosophie de notre siècle approuvera peut-être l’incrédulité de Justine et de la cour arienne, qui tournaient en dérision ces comédies, représentées par les intrigues et aux dépens de l’archevêque[1]. Quoi qu’il en soit, leur effet sur l’imagination du peuple n’en fut pas moins rapide et irrésistible ; et le faible souverain de l’Italie ne se trouva pas en état de soutenir sa querelle contre le favori du ciel. Les puissances de la terre se réunirent en sa faveur. Le conseil désintéressé de Théodose fut dicté par la dévotion et par l’amitié, et l’usurpateur de la Gaule cacha, sous le masque du zèle religieux, les projets hostiles que lui inspirait son ambition[2].

Maxime fait une invasion en Italie. A. D. 387. Août.

Maxime aurait pu régner en paix jusqu’à la fin de sa vie, s’il se fût contenté de la possession des trois vastes contrées qui composent aujourd’hui les trois plus florissans royaumes de l’Europe. Mais cet avide usurpateur, dévoré d’une basse ambition que n’enno-

    des reliques aussi-bien que l’orthodoxie du symbole de Nicée.

  1. Paulin, in Vit. sanct. Ambros., c. 5 ; in Append. Benedict., p. 5.
  2. Tillemont, Mém. eccles., t. X, p. 190-750. Il admet avec partialité la médiation de Théodose, et rejette, on ne sait par quel caprice, celle de Maxime, quoiqu’elle soit attestée par Prosper, Sozomène et Théodoret.