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Édits de Théodose contre les hérétiques. A. D. 380-394.

Théodose ne se contenta point d’anéantir la puissance insolente des ariens et de venger les injures que le zèle de Constance et de Valens avait fait souffrir aux catholiques. Cet empereur orthodoxe regardait les hérétiques comme également rebelles aux puissances du ciel et à celles de la terre, et supposait ainsi ces deux puissances autorisées à exercer leur juridiction respective sur l’âme et sur le corps des coupables. Les décrets du concile de Constantinople avaient fixé les préceptes de la foi, et les ecclésiastiques qui dirigeaient la conscience de Théodose, lui suggérèrent des moyens de persécution efficace. Dans l’espace de quinze années, il publia au moins quinze édits rigoureux contre les hérétiques[1], et principalement contre ceux qui rejetaient la doctrine de la Trinité. Pour leur ôter toute ressource et tout espoir, l’empereur déclara que si on alléguait en leur faveur quelque édit ou quelque mandat, il voulait que les juges les regardassent comme illégaux, obtenus par fraude ou contrefaits. Il détailla les différentes punitions destinées aux ministres, aux assemblées et aux personnes des

    sant l’éloge de son cœur et de sa sensibilité, je veux parler de son caractère naturel, lorsqu’il n’était ni endurci ni enflammé par le zèle religieux. Il exhorte, du fond de sa retraite, Nectarius à persécuter les hérétiques de Constantinople.

  1. Voyez le Code de Théodose, l. XVI, tit. 5, leg. 6-23 ; les Commentaires de Godefroy sur chaque loi, et son Sommaire général ou Paratitlon, t. VI, p. 104, 110.