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florissante qui conservait encore quelque souvenir des arts de la Grèce[1]. Les Huns blancs, nom qui leur fut donné d’après le changement de leur couleur, abandonnèrent bientôt les mœurs pastorales de la Scythie. Gorgo, qui, sous le nom de Carizme, a joui d’une splendeur passagère, devint la résidence du roi, qui régna paisiblement sur un peuple docile. Les travaux des Sogdiens fournissaient à leur luxe, et les Huns ne conservèrent de leur ancienne barbarie que la coutume odieuse d’enterrer vivans, dans le tombeau où l’on déposait un prince ou un citoyen opulent, jusqu’au nombre de vingt de ceux qui avaient partagé ses bienfaits durant sa vie[2]. Le voisinage des frontières de la Perse exposait souvent les Huns à de sanglans combats avec toutes les armées de cette monarchie ; mais ils respectaient en temps de paix la foi des traités, et les lois de l’humanité en temps de guerre. Leur victoire mémorable sur Péroses ou Firuz, fit autant d’honneur à la mo-

    ces mêmes provinces de Khorasmia et de Mawaralnahr. On peut voir leur misère actuelle dans l’Histoire généalogique des Tartares (p. 423-469).

  1. Justin (xlj, 6) a laissé un Abrégé sur les rois grecs de la Bactriane. Je suppose que ce fut leur industrie qui ouvrit un nouveau commerce en transportant les marchandises des Indes en Europe, par la voie extraordinaire de l’Oxus, la mer Caspienne, le Cyrus, le Phase et la mer Noire. Les Séleucides et les Ptolémées étaient les maîtres de toutes les autres routes par terre et par mer.
  2. Procope, De bell. pers., l. I, c. 3, p. 9.