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et les nouvelles fortifications élevées sur les frontières de la Thrace et de l’Illyrie empêcheraient les Barbares du Danube de violer désormais la foi des traités. Le successeur de Cyrus et d’Artaxercès lui parut le seul rival digne de sa valeur ; il se décida à conquérir la Perse, et à châtier la puissance orgueilleuse qui avait si long-temps résisté et insulté à la majesté de Rome[1]. Dès que le monarque persan fut instruit qu’un prince bien supérieur à Constance occupait le trône, il daigna faire pour la paix quelques démarches peut-être simulées, peut-être sincères. Mais la fermeté de Julien étonna l’orgueil de Sapor. Le premier déclara nettement qu’il ne tiendrait jamais de conférence amicale au milieu des flammes et des ruines des villes de la Mésopotamie ; et il ajouta, avec un sourire de mépris, qu’ayant résolu d’aller incessamment à la cour de Perse, il était inutile de traiter par des ambassadeurs. Son impatience pressa les préparatifs militaires. Il nomma les généraux, et

    meliores aiebat : illis enim sufficere mercatores Galatas per quos ubique sine conditionis discrimine venundantur. En moins de quinze ans, ces esclaves goths menacèrent et subjuguèrent leurs maîtres.

  1. Dans la Satire des Césars (p. 324), Alexandre rappelle à César, son rival, qui atténuait la gloire et le mérite d’une victoire sur des Asiatiques, que Crassus et Antoine avaient senti les traits des Persans, et que les Romains, après une guerre de trois siècles, n’avaient pu parvenir encore à subjuguer la seule province de Mésopotamie ou d’Assyrie.