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offensé ; mais ils insinuaient avec le ton d’une sombre résolution, qu’il ne fallait plus attribuer leur soumission à la faiblesse, et que, d’après l’imperfection des vertus humaines, la patience fondée sur les meilleurs principes, peut être épuisée par la persécution. Il est impossible de dire jusqu’où le fanatisme de Julien l’aurait emporté sur son humanité et sur sa raison ; mais si on pense au pouvoir et à la fermeté de l’Église, on sera convaincu que l’empereur aurait plongé son pays dans les horreurs d’une guerre civile avant d’éteindre la religion de Jésus-Christ[1].



  1. Saint Grégoire (orat. 4, p. 123, 124) annonce une résignation édifiante. Toutefois l’officier de Julien qui voulut saisir l’église de Nazianze aurait perdu la vie, s’il n’avait pas cédé au zèle de l’évêque et du peuple. (Orat. 19, p. 308.) Voyez les réflexions de saint Chrysostôme, telles que les rapporte Tillemont, Mém. ecclés., t. VII, p. 575.