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son zèle déclaré pour le rétablissement de l’ancienne religion de l’empire[1].

Zèle et dévotion de Julien pour le rétablissement du paganisme.

Dès l’instant où Julien monta sur le trône, il prit, selon l’usage de ses prédécesseurs, le titre de souverain pontife, non-seulement comme le plus honorable de ceux qui se trouvaient attachés à la dignité impériale, mais comme le signe d’un emploi important et sacré dont il voulait remplir les devoirs avec une pieuse exactitude. Les affaires de l’état ne lui permettant pas d’assister chaque jour aux cérémonies religieuses du culte de ses sujets, il dédia une chapelle domestique au soleil, sa divinité tutélaire ; ses jardins étaient remplis de statues et d’autels consacrés aux dieux, et chaque appartement du palais paraissait un temple magnifique. Tous les matins il offrait un sacrifice au père de la lumière : il versait le sang d’une autre victime lorsque le soleil se plongeait au-dessous de l’horizon ; et son infatigable dévotion prodiguait ensuite, à différentes heures, des honneurs particuliers à la lune, aux étoiles et aux génies de la nuit. Aux fêtes solennelles, il ne manquait pas d’aller au temple du dieu et de la déesse dont on célébrait la fête, et tâchait d’animer, par l’exemple de son zèle, la religion du peuple et des

  1. Ammien, XXII, 5 ; Sozomène, l. V, c. 5. Bestia moritur, tranquillitas redit… omnes episcopi qui de propriis sedibus fuerant exterminati, per indulgentiam novi principis ad ecclesias redeunt. (Saint Jérôme, adversus luciferianos, t. II, p. 143.) Optat reproche aux donatistes de devoir leur sûreté à un apostat (l. II, c. 16, p. 36, 87, édit. de Dupin).