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ternels, [Ses soins des villes de la Grèce.]les villes de l’Épire et du Péloponnèse[1] furent soulagées, et reprirent une partie de leur ancienne splendeur. Athènes le reconnaissait pour son bienfaiteur, et Argos avouait qu’elle lui était redevable de sa délivrance. L’orgueilleuse Corinthe, sortant de ses ruines avec le titre honorable de colonie romaine, exigeait rigoureusement un tribut des républiques voisines, pour défrayer les jeux de l’Isthme qui se célébraient dans son amphithéâtre par une chasse d’ours et de panthères. Les villes d’Élis, de Delphes et d’Argos, chargées par leurs ancêtres de perpétuer les jeux olympiques, les jeux pythiens et ceux de Némée, réclamaient avec justice l’exemption du tribut. Les Corinthiens respectèrent les priviléges d’Élis et de Delphes ; mais la pauvreté d’Argos enhardit les violences de l’oppression, et la sentence du magistrat de la province, qui ne consultait que l’intérêt de la capitale où il faisait sa résidence, imposa silence aux plaintes des timides députés. Sept ans après cette sentence, Julien en admit l’appel[2]

  1. Quæ paulò ante arida et siti anhelantia visebantur, ea nunc perlui, mundari, madere ; Fora, Deambulacra, Gymnasia, lætis et gaudentibus populis frequentari ; dies festos, et celebrari veteres, et novos in honorem principis consecrari. (Mamertin, XI, 9.) Il rétablit particulièrement la ville de Nicopolis, et les jeux actiaques institués par Auguste.
  2. Julien, épît. XXXV, p. 407-411. Cette lettre, qui jette une grande lumière sur le déclin de la Grèce, a été omise par l’abbé de La Bléterie, et singulièrement défigurée par