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que et à Samosate, des troupes entières de ceux qu’on appelle hérétiques : en Paphlagonie, en Bithynie, en Galatie, et dans beaucoup d’autres provinces, on voyait des villes et des villages entiers sans habitans et tout-à-fait détruits[1]. »

Révolte et fureur des donatistes circoncellions. A. D. 345.

Tandis que la fureur des disputes de l’arianisme déchirait le cœur de l’empire, des ennemis particuliers désolaient les provinces de l’Afrique, sous le nom de circoncellions. Ces fanatiques féroces étaient à la fois la force et la honte du parti des donatistes[2]. L’exécution sévère des lois de Constantin avait excité l’esprit de mécontentement et de révolte ; et la haine mutuelle, première cause de la séparation, s’était envenimée par les efforts assidus de son fils Constans pour opérer la réunion de l’Église. Les moyens de force et de corruption employés par les commissaires impériaux, Paul et Macaire, fournissaient aux schismatiques le prétexte d’un contraste odieux entre les maximes des apôtres et la conduite de leurs prétendus successeurs[3]. Les villages de Numidie et de

  1. Julien., Epist., l. II, p. 436, édit. Spanheim.
  2. Voy. Optat de Milève, III, 4, et l’Hist. des donatistes par Dupin, avec les pièces originales à la fin de l’édition. Les détails que saint Augustin donne sur la fureur des circoncellions contre les autres et contre eux-mêmes, ont été recueillis par Tillemont (Mém. ecclés., t. VI, p. 147-165) ; et il a souvent rapporté sans dessein les insultes qui enflammaient la colère de ces fanatiques.
  3. Il est assez amusant de comparer le langage des différentes factions, quand elles parlent du même homme ou