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violens rendaient hommage à son érudition et à la pureté de ses mœurs. Ce célèbre ecclésiastique s’était présenté, dans une élection, pour obtenir l’épiscopat, et il y avait renoncé peut-être par générosité[1] : son concurrent Alexandre devint son juge. On plaida la cause devant lui, et après avoir paru hésiter quelque temps, le prélat prononça la sentence finale comme un article de foi essentielle[2]. L’indocile Arius osa résister à l’autorité de son évêque irrité, et fut banni de la communion de l’Église ; mais son orgueil se soutint par la faveur d’un parti nombreux. Il comptait au nombre de ses partisans déclarés deux évêques de l’Égypte, sept prêtres, douze diacres, et, ce qui paraîtra peut-être incroyable, sept cents vierges. La majeure partie des évêques d’Asie paraissaient favoriser ses opinions. Ils avaient à leur tête

    ment abandonné le personnage d’historien pour celui de controversiste.

  1. Voyez Philostorgius, l. I, c. 3 ; et le Commentaire de Godefroy. Cependant l’autorité de Philostorgius est affaiblie aux yeux des orthodoxes par ses opinions ariennes, et à ceux des critiques judicieux par sa partialité, ses préjugés et son ignorance.
  2. Sozomène (l. I, c. 15) prétend qu’Alexandre ne prit aucune part au commencement de la controverse, dont il n’avait pas même connaissance ; et Socrate (l. I, c. 5) assure au contraire que la vaine subtilité de ses spéculations théologiques fut ce qui donna naissance à cette dispute. Le docteur Jortin, dans ses remarques sur l’histoire ecclésiastique, a blâmé la conduite d’Alexandre avec sa liberté ordinaire. Προς οργην εξαπτεται… ομοιως Φρονειν εκελευσε.