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était quelquefois aussi temporelle[1]. Elle avait pour objet l’administration des sacremens et la discipline de l’Église ; l’inspection générale sur les cérémonies religieuses, qui, devenant de jour en jour plus variées, se multipliaient imperceptiblement ; la consécration des ministres ecclésiastiques auxquels l’évêque assignait leurs fonctions respectives ; la direction des fonds de la communauté, et la décision de tous les différends que les fidèles ne voulaient pas porter au tribunal d’un juge idolâtre. Pendant un espace de temps assez court, l’évêque prit l’avis des autres prêtres, et l’exercice de ses pouvoirs fut soumis au consentement et à l’approbation de l’assemblée des chrétiens. On le regardait alors comme le premier d’entre ses égaux, et comme le serviteur honorable d’un peuple libre. Toutes les fois que, par sa mort, le siége épiscopal devenait vacant, un nouveau président, tiré du collége des prêtres, était élu par le suffrage libre de la congrégation entière, dont chaque membre se croyait revêtu d’un caractère sacré et sacerdotal[2].

  1. Voyez Mosheim, premier et second siècles. Saint Ignace (ad Smyrnæos, c. 3, etc.) aime à relever la dignité épiscopale. Le Clerc (Hist. ecclesiast., p. 569) censure rudement sa conduite. Mosheim, guidé par une critique plus saine (p. 161), soupçonne que même les petites épîtres ont été corrompues.
  2. Nonne et laici sacerdotes sumus ? Tertullien, exhortat. ad castitat., c. 7. Comme le cœur humain est toujours le même, plusieurs des observations que M. Hume a faites