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En châtiant l’orgueil des Goths et en acceptant l’hommage d’une nation suppliante, Constantin assura la gloire de l’Empire romain ; et les ambassadeurs de l’Éthiopie, de la Perse et des pays les plus reculés de l’Inde, le félicitèrent sur la paix et sur la prospérité de son règne[1]. En effet, s’il a compté la mort de son fils aîné, de son neveu et peut-être de sa femme au nombre des faveurs de la fortune, il a joui d’un cours continuel de félicité publique et personnelle jusqu’à la trentième année de son règne ; avantage dont, après l’heureux Auguste, n’avait pu se glorifier aucun de ses prédécesseurs. Constantin survécut environ dix mois à cette fête solennelle, et à l’âge de soixante-quatre ans, après une courte indisposition, il termina sa mémorable vie au palais d’Aquyrion, dans les faubourgs de Nicomédie, où il s’était retiré à cause de la salubrité de l’air, et dans l’espérance de ranimer, par l’usage des bains chauds, ses forces épuisées. Les excessives démonstrations

    Vit. Constant., l. IV, c. 6 ; Socrate, l. 1, c. 18 ; Sozomène, l. 1, c. 8 ; Zosime, l. II, p. 108 ; Jornandès, De rebus geticis, c. 22 ; Isidore, in Chron., p. 709 ; in Hist. Gothorum Grotii, Constantin Porphyrogénète, De administratione imperii, c. 53, p. 208, éd. de Meursius.

  1. Eusèbe (in Vitâ Const., l. IV, c. 50) fait trois remarques sur ces Indiens : 1o. ils venaient des côtes de l’océan oriental, ce qui peut s’appliquer à la côte de la Chine et à celle de Coromandel ; 2o. ils offrirent à Constantin des pierres précieuses et des animaux inconnus ; 3o. ils assurèrent que leurs rois avaient élevé des statues en l’honneur de la majesté suprême de Constantin.