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l’île de Chypre[1], et la part active que la politique de Constantin l’engagea à prendre dans la guerre des Goths et des Sarmates.

Mœurs des Sarmates.

Parmi les diverses branches de la race humaine, les Sarmates semblent former une espèce particulière, qui réunit les mœurs et les usages des Barbares de l’Asie à la figure et à la couleur des anciens habitans de l’Europe[2]. Selon les différentes conjonctures de la paix ou de la guerre, des alliances ou des conquêtes, les Sarmates étaient resserrés sur les bords du Tanaïs, ou s’étendaient sur les immenses plaines qui séparent la Vistule du Volga[3]. Le soin de leurs nombreux troupeaux, la chasse et la guerre, ou plutôt le brigandage, dirigeaient leurs courses vagabondes. Les camps ou les villes ambulantes qui servaient de retraite à leurs femmes et à leurs enfans, n’étaient composés que de vastes chariots tirés par des bœufs, et couverts en forme de tentes. Leurs forces militaires ne consistaient qu’en cavalerie ; et l’habitude que chaque cavalier avait de

  1. Calocerus, le chef obscur de cette rebellion, ou plutôt de cette émeute, fut pris par les soins de Dalmatius, et brûlé vif au milieu du marché de Tarse. Voy. Victor l’ancien, la Chronique de saint Jérôme, et les traditions incertaines rapportées par Théophane et Cedrenus.
  2. Voy. les notes ajoutées au chapitre IX de cet ouvrage, sur les peuples de l’Orient et du nord de l’Europe. (Note de l’Éditeur.)
  3. Cellarius a recueilli les opinions des anciens sur la Sarmatie d’Europe et d’Asie ; et M. d’Anville les a appliquées à la géographie moderne, avec la sagacité et l’exactitude qui distinguent toujours cet excellent écrivain.