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nes[1]. On peut comparer, à quelques égards, l’office de questeur impérial à la charge moderne de chancelier ; mais l’usage du grand sceau, dont l’invention paraît appartenir à l’ignorance des Barbares, ne fut jamais introduit dans les actes publics des empereurs. [Le trésorier public.]4o. Le titre extraordinaire de comte des largesses sacrées fut donné au trésorier général du revenu, dans l’intention de persuader peut-être que chaque payement était un don volontaire de l’empereur. Les forces de l’imagination la plus vigoureuse et la plus étendue ne suffiraient pas pour concevoir les détails presque infinis de la dépense annuelle et journalière qu’entraînent les administrations civiles et militaires d’un grand empire. La comptabilité seule occupait plusieurs centaines de commis, distribués en sept différentes classes, très-adroitement combinées pour contrôler réciproquement leurs opérations respectives. Le nombre de ces agens tendait toujours à s’augmenter ; et l’on fut obligé plusieurs fois de renvoyer d’inutiles surnuméraires qui avaient déserté les honorables travaux de la campagne pour se livrer avec ardeur à la profession lucrative des finances[2]. Vingt-neuf receveurs provinciaux, dont

  1. Terris edicta daturus ;
    Supplicibus responsa ; — oracula regis
    Eloquio crevere tuo ; nec digniùs unquam
    Majestas meminit sese romana locutam.

        Claudien, in consulat. Mall.-Théodore, 33.

    Voyez aussi Symmaque (epist., I, 17), et Cassiodore (Variar., VI, 5.)

  2. Cod. Théod., l. VI, tit. 30 ; Cod. Just., l. XII, tit. 24.