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Comme les discours qu’il composait au nom de l’empereur[1] acquéraient la force et, à la longue, la forme d’ordonnances absolues, on avait fini par le considérer comme le représentant du pouvoir législatif, l’oracle du conseil, et la source de toute la jurisprudence. On l’invitait quelquefois à siéger dans le consistoire impérial avec les préfets du prétoire et le maître des offices ; c’était à lui que les juges inférieurs s’adressaient souvent pour décider les questions douteuses. Mais comme il ne s’occupait pas du détail des affaires ordinaires, il employait son loisir et ses talens à exercer ce style d’une éloquence élevée, qui, malgré la corruption du goût et du langage, conserve encore la majesté des lois romai-

    on les appela ensuite, les rationales, remplacèrent très-utilement les questeurs. (Dion-Cassius, p. 707 ; Tacite, in Vitâ Agric, c. 15 ; Hist. Aug., p. 130) ; mais on trouve, jusqu’au règne de Marc-Aurèle, une suite de questeurs dans les provinces du sénat. (Voyez les Inscriptions de Gruter, les Lettres de Pline, et un fait décisif dans l’Hist. Auguste, p. 64.) Ulpien nous apprend (Pandect., l. I, tit. 13) que sous le gouvernement de la maison de Sévère, leur administration dans les provinces fut supprimée, et qu’au milieu des troubles qui suivirent, les élections annuelles ou triennales des questeurs durent cesser.

  1. Cum patris nomine et epistolas ipse dictaret, et edicta conscriberet etiam quæstoris vice. (Suet., in Tit., c. 6.) Cet office dut acquérir un nouvel éclat, puisque l’héritier présomptif de l’empire l’exerça quelquefois. Trajan donna la même commission à Adrien, son questeur et son cousin. Voyez Dodwell, prælection. Camden, X, XI, p. 362-394.