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nua au gouverneur les pouvoirs extraordinaires que rendaient indispensables la situation de la province et le caractère des habitans. Les onze autres diocèses, de l’Asie, du Pont, de la Thrace, de la Macédoine, de la Dacie et de la Pannonie ou Illyrie occidentale, de l’Italie et de l’Afrique, des Gaules, de l’Espagne et de la Grande-Bretagne, furent gouvernés par des vicaires ou vice préfets[1]. Leur nom explique suffisamment leur rang et l’infériorité de leur place. On peut ajouter que les lieutenans-généraux des armées romaines, les comtes militaires et les ducs, dont on aura occasion de parler, eurent le rang et le titre de respectables.

Les gouverneurs des provinces.

Comme l’esprit de soupçon et de vanité prévalait dans les conseils de l’empereur, on mit la plus grande attention à diviser le pouvoir et multiplier les titres. Les vastes pays que les conquérans romains avaient réunis sous une administration simple et uniforme, furent insensiblement morcelés, si bien qu’à la fin l’empire se trouva distribué en cent seize provinces, chacune desquelles avait à supporter les frais d’un gouvernement dispendieux et magnifique. Trois furent régies par des proconsuls, trente-sept par des consulaires, cinq par des correcteurs, et soixante-onze par des présidens. Les déno-

  1. En Italie on trouvait aussi le vicaire de Rome. On a beaucoup disputé pour savoir si sa juridiction s’étendait à cent milles de Rome, ou si elle comprenait les dix provinces méridionales de l’Italie.