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Trois ordres de dignités.

Tous les magistrats d’un ordre assez important pour être inscrits dans l’état général de l’empire, furent divisés en trois classes. 1o. Les illustres ; 2o. les spectabiles, ou respectables ; 3o. les clarissimi, qu’on peut rendre par le mot honorables. Dans les temps de la simplicité romaine, on ne se servait de la dernière épithète, honorable, que comme d’une expression vague de déférence ; mais elle devint à la fin le titre particulier de tous les membres du sénat[1], et par conséquent de tous ceux qu’on en tirait pour gouverner les provinces. Dans des temps très-postérieurs, on accorda le titre nouveau de respectable à la vanité de ceux qui, par leur place, prétendaient à une distinction supérieure à celle d’un simple sénateur ; mais on ne donna jamais celui d’illustre qu’à quelques personnages éminens auxquels les deux ordres inférieurs devaient du respect et de l’obéissance : 1o. aux consuls et aux patriciens ; 2o. aux préfets du prétoire, et aux préfets de Rome et de Constantinople ; 3o. aux commandans généraux de la cavalerie et de l’infanterie ; et 4o. aux sept ministres du palais, dont les fonctions sacrées étaient de servir la personne de l’empereur[2]. Parmi ces illustres magistrats, égaux par leur rang, l’ancienneté cédait le

  1. Clarissimus est le titre ordinaire et légal du sénateur, dans les Pandectes qu’on peut rapporter aux règnes des Antonins.
  2. Pancirole, p. 12-17. Je n’ai pas indiqué les deux titres inférieurs de perfectissimus, et d’egregius, qu’on donnait à plusieurs personnes qui n’avaient pas le rang de sénateur.