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après une révolution de quatorze siècles, elle perpétue encore la renommée de Constantin[1].

Forme du gouvernement.

La fondation d’une nouvelle capitale se trouve nécessairement liée avec l’établissement d’une nouvelle forme d’administration civile et militaire. Un exposé distinct du système compliqué de la politique introduite par Dioclétien, suivie par Constantin, et perfectionnée par ses premiers successeurs, offrira non-seulement à l’imagination le tableau singulier d’un grand empire, mais aidera en même temps à découvrir les causes secrètes de sa rapide décadence. La recherche de quelques institutions remarquables pourra nous faire remonter souvent aux temps les plus reculés de l’histoire romaine, et nous ramener quelquefois à ses époques les plus récentes ; mais ce qui fera spécialement l’objet de nos recherches ne s’étendra pas au-delà des cent trente années qui se sont écoulées depuis l’avènement de Constantin jus-

  1. L’ingénieux Fontenelle (Dialogues des morts, XII) se moque de la vanité, de l’ambition humaine, et paraît triompher de ce que la dénomination vulgaire d’Istambol (mot composé par les Turcs de trois mots grecs εις την πολιν) ne transmet plus le nom immortel de Constantin. Mais le nom primitif est encore employé, 1o. par les nations de l’Europe ; 2o. par les Grecs modernes ; 3o. par les Arabes, dont les écrits sont répandus sur la vaste étendue de leurs conquêtes en Asie et en Afrique. Voyez d’Herbelot, Biblioth. orientale, p. 275 ; 4o. Par les plus éclairés des Turcs, et par l’empereur lui-même dans ses ordonnances publiques. Hist. de l’empire ottoman, par Cantemir, p. 51.