Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/319

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dire à l’historien Cedrenus[1], avec une sorte d’enthousiasme, qu’il semblait ne plus rien manquer à la ville que les âmes des hommes illustres que représentaient ces admirables monumens ; mais ce n’est ni dans la ville de Constantin, ni dans un empire sur le déclin, à une époque où l’esprit humain languissait sous le joug du despotisme religieux et civil, qu’il faut chercher l’âme d’Homère et celle de Démosthènes.

Édifices.

Pendant le siége de Byzance, la tente du conquérant avait été placée sur le sommet de la seconde colline, et pour perpétuer le souvenir de sa victoire, il fit de cet emplacement le principal Forum[2]. Cette place semble avoir été construite sur une forme circulaire, ou plutôt elliptique ; les deux entrées qui se faisaient face, formaient deux arcs de triomphe : les portiques qui l’environnaient de tous côtés étaient remplis de statues. Au milieu du Forum, s’élevait une colonne très-haute, dont le fragment mutilé est aujourd’hui dégradé par la tri-

  1. Hist. Compend., p. 369. Il décrit la statue ou plutôt le buste d’Homère avec beaucoup de goût ; et on voit clairement que Cedrenus imitait le style d’un âge plus heureux.
  2. Zosime, l. II, page 106 ; Chroniq. Alexandrin., vel Paschal, p. 284 ; Ducange, Const., l. I, c. 24. Ces écrivains, même le dernier, paraissent confondre le Forum de Constantin avec l’Augusteum ou cour du palais. Je ne suis pas sûr d’avoir bien distingué ce qui appartient à l’un et à l’autre.