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de la ville[1], et cette augmentation peut, en quelque façon, justifier un historien de Byzance, qui donne à cette ville où il est né, seize milles grecs ou quatorze milles romains de circonférence[2]. Cette étendue paraît assez digne d’une résidence impériale ; cependant Constantinople le cède à cet égard à Babylone, à Thèbes[3], à l’ancienne Rome, à Londres, et même à Paris[4].

Progrès des travaux.

Le maître du monde romain, aspirant à élever un monument éternel à la gloire de son règne, pou-

  1. Le quartier des Sicæ ou figuiers était le treizième, et Justinien l’embellit beaucoup. Il a été désigné depuis sous les noms de Péra et de Galata. L’étymologie de la première dénomination est fort claire, celle de la seconde est inconnue. Voyez Ducange, Const., l. I, c. 22 ; et Gyllius, De Byzant., l. IV, c. 10.
  2. Cent onze stades, qu’il faut réduire, en milles grecs modernes, chacun de sept stades, ou six cent soixante et quelquefois seulement six cents toises de France. Voyez d’Anville, Mesures itinéraires, p. 53.
  3. Quand on a fixé les anciens textes qui indiquent l’étendue de Babylone et de Thèbes, quand on a réduit les exagérations et déterminé les mesures, on trouve que la circonférence de ces villes fameuses était de vingt-cinq ou trente milles ; étendue vaste, mais non pas incroyable. Comparez le Mémoire de d’Anville, dans le Recueil de l’académie des inscript., t. XXVIII, p. 235, avec sa Description de l’Égypte, p. 201, 202.
  4. Si on divise Constantinople et Paris en carrés égaux de cinquante toises de France, la première ville contiendra huit cent cinquante, et la seconde onze cent soixante de ces carrés.