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poser que la pénétration de Dèce avait aperçu l’orgueil sous le manteau de l’humilité, ou qu’il avait entrevu la domination temporelle, que pouvaient insensiblement amener les prétentions de l’autorité spirituelle, il paraîtrait moins surprenant que ce prince considérât les successeurs de saint Pierre comme les rivaux les plus formidables des successeurs d’Auguste.

Sous le règne de Valérien, de Gallien et de ses successeurs. A. D. 253-260.

L’administration de Valérien eut un caractère de légèreté et d’inconstance peu digne de la gravité du censeur romain. Au commencement de son règne, il surpassa en clémence ces princes qui avaient été soupçonnés d’attachement à la foi chrétienne. Dans les trois dernières années et demie, écoutant les insinuations d’un ministre livré aux superstitions de l’Égypte, il adopta les maximes de son prédécesseur[1], et il en imita la sévérité. L’avènement de Gallien, en augmentant les calamités de l’empire, rendit la paix à l’Église. Les chrétiens obtinrent le libre exercice de leur religion par un édit adressé aux évêques, et conçu en termes qui semblaient reconnaître leur état et leur caractère public[2]. Sans

    siége de Rome resta vacant depuis le 20 janvier 250, jour du martyre de saint Fabien, jusqu’à l’élection de Corneille, le 4 juin 251. Dèce avait probablement alors quitté Rome, puisqu’il fut tué avant la fin de cette année.

  1. Eusèbe, l. VII, c. 10 ; Mosheim (p. 548) a montré très-clairement que le préfet Macrien, et l’Égyptien Magus, étaient une seule et même personne.
  2. Eusèbe (l. VII, c. 13) nous donne une traduction