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la sentence de mort : elle portait : « Que Thascius Cyprianus serait immédiatement décapité, comme l’ennemi des dieux de Rome et comme chef d’une association criminelle, qu’il avait entraînée dans une résistance sacrilège aux lois des très-sacrés empereurs Valérien et Gallien[1]. » Le genre de son supplice était le plus doux et le moins douloureux que l’on pût infliger à un homme convaincu d’un crime capital ; et l’on n’employa point la torture pour forcer l’évêque de Carthage à renoncer à ses principes ou à découvrir ses complices.

Son martyre.

Dès que la sentence eut été proclamée, les chrétiens, qui s’étaient assemblés en foule devant les portes du palais, s’écrièrent tous : Nous mourrons avec lui. Les effusions généreuses de leur zèle et de leur affection, furent sans utilité pour saint Cyprien, et sans inconvénient pour eux-mêmes. Il fut mené sans résistance, sans insulte, sous une escorte de tribuns et de centurions, dans une plaine vaste et unie, située près de la ville, et qui était déjà remplie d’un grand nombre de spectateurs. On avait permis aux diacres et aux prêtres d’accompagner leur saint évêque[2] ; ils lui aidèrent à défaire le haut

  1. Voyez la sentence originale dans les Actes, c. 4 ; et dans Pontius, c. 17. Celui-ci la rend d’une manière plus déclamatoire.
  2. On ne voit rien dans la Vie de saint Cyprien, par Pontius, ni dans les anciens manuscrits, qui puisse faire supposer que les diacres et les prêtres aient eu, en leur qualité de diacres et de prêtres, et connus pour tels, le droit