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fense des fictions inventées dans un âge postérieur, il sera plus prudent de convertir l’occasion du scandale en un sujet d’édification. Des réflexions sérieuses nous apprendront que les apôtres eux-mêmes furent choisis par la Providence, au milieu des pêcheurs de la Galilée, et que plus nous abaissons la condition temporelle des premiers chrétiens, plus nous aurons de raisons d’admirer leur mérite et leurs succès. Il nous importe surtout de ne pas oublier que le royaume des cieux a été promis aux pauvres d’esprit, et que les âmes affligées par les calamités et par le mépris du genre humain, écoutent avec transport la promesse divine d’un bonheur éternel, tandis qu’au contraire les heureux du siècle se contentent de la possession de ce monde, et que les sages, livrés à leurs doutes, ou entraînés dans des disputes inutiles, abusent d’une vaine supériorité de raison et de savoir.

    des noms de plusieurs païens convertis dès l’aurore du christianisme, et dont la conversion atténue le reproche que l’historien semble appuyer. Tels sont le proconsul Sergius-Paulus, converti à Paphos (Act. des ap., c. 13, v. 7 et 12) ; Denys, membre de l’Aréopage, converti à Athènes par saint Paul, avec plusieurs autres (Act. des ap., c. 17, v. 34) ; plusieurs personnes de la cour de Néron (Ep. aux Philipp., c. 4, v. 22) ; Éraste, receveur de Corinthe (Ep. aux Rom., c. 16, v. 23) ; quelques Asiarques (Act. des ap., c. 19, v. 31), etc. Quant aux philosophes, on peut ajouter Tatien, Athénagore, Théophile d’Antioche, Hégésippe, Méliton, Miltiade, Pantænus, Ammonius, etc., tous distingués par leur esprit et leur savoir. (Note de l’Éditeur.)