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de ce malheureux prince fut dévouée à une infamie perpétuelle ; on renversa ses statues avec ignominie ; et par un édit précipité, dont les suites parurent si funestes qu’il fut presque aussitôt modifié, on annulla toutes les lois et toutes les procédures judiciaires de son règne[1]. [Réunion de l’empire. A. D. 324.]Cette victoire de Constantin réunit de nouveau les membres épars de l’univers romain sous l’autorité d’un seul monarque, trente-sept ans après que Dioclétien eut partagé avec Maximien, son associé, sa puissance et ses provinces.

Les degrés successifs de l’élévation de Constantin, depuis sa première élection dans la ville d’York, jusqu’à l’abdication de Licinius à Nicomédie, ont été représentés avec détail et précision, non-seulement parce que ces événemens sont en eux-mêmes fort intéressans et de la plus grande importance, mais encore parce qu’ils ont contribué à la décadence de l’empire par tout le sang et par les richesses immenses qui furent alors prodigués, et

    par S. Jérôme (in Chron.) aussi-bien que par Zosime, l. II, p. 102. Il n’y a que l’anonyme de Valois qui parle des soldats, et Zonare est le seul qui ait recours à l’assistance du sénat. Eusèbe glisse prudemment sur ce fait délicat ; mais un siècle après, Sozomène ose soutenir que Licinius fut coupable de trahison.

  1. Voyez le Code Théodosien, l. XV, tit. 15, tome V, p. 404, 405. Ces édits de Constantin décèlent un degré de passion et de précipitation indigne du caractère d’un législateur.