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ratifié les droits que la supériorité de mérite donnait à l’aîné de tous ses fils ; c’était à lui que Constance avait légué le soin de la sûreté aussi-bien que de la grandeur de sa famille ; et il l’avait conjuré de prendre, à l’égard des enfans de Théodora, les sentimens et l’autorité d’un père. Leur excellente éducation, leurs mariages avantageux, la vie qu’ils passèrent tranquillement au milieu des honneurs, et les premières dignités de l’état dont ils furent revêtus, attestent la tendresse fraternelle de Constantin. D’un autre côté, ces princes, naturellement doux et portés à la reconnaissance, se soumirent sans peine à l’ascendant de son génie et de sa fortune[1].

Mécontentement des Romains lorsqu’on veut leur imposer des taxes.

II. À peine l’ambitieux Galère avait-il pris son parti sur le mécompte qu’il venait d’essuyer dans la Gaule, que la perte imprévue de l’Italie blessa de la manière la plus sensible son orgueil et son autorité. La longue absence des empereurs avait rempli Rome de mécontentement et d’indignation. Le peuple avait enfin découvert que la préférence donnée aux villes de Milan

    Constance, en mourant, nomma Constantin pour son successeur. Ce choix paraît confirmé par l’autorité la plus incontestable, le témoignage réuni de Lactance (De mort. persec., c. 24) et de Libanius (Orat., 1), d’Eusèbe (in vitâ Constant., l. I, c. 18, 21) et de Julien. (Orat., I)

  1. Des trois sœurs de Constantin, Constantia épousa l’empereur Licinius ; Anastasie, le césar Bassianus, et Eutropie, le consul Népotien. Ses trois frères étaient Dalmatius, Jules-Constance et Annibalien, dont nous aurons occasion de parler dans la suite.