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offrandes dans le Capitole et dans les autres temples. Celui du Soleil seul reçut plus de quinze mille livres d’or[1]. Ce temple magnifique, bâti par Aurélien, sur l’un des flancs du mont Quirinal, fut dédié, bientôt après la cérémonie du triomphe, à la divinité qu’il adorait comme l’auteur de sa vie et de sa fortune. Sa mère avait rempli les fonctions de simple prêtresse dans une chapelle du Soleil. L’heureux paysan avait contracté dès l’enfance les sentimens d’une dévotion particulière pour le dieu du jour ; et à chaque pas qu’il fit vers le trône, à chaque victoire qui signala son règne, la reconnaissance vint ajouter à la superstition[2].

Il éteint une sédition à Rome.

Ses armes avaient abattu les ennemis étrangers et domestiques de l’empire. On prétend que sa rigueur salutaire étouffa, dans toute l’étendue de l’univers romain[3], les crimes, les factions, l’esprit de révolte, les complots pernicieux, et les maux qu’entraîne un gouvernement faible et oppressif. Mais si nous songeons combien la corruption augmente ra-

  1. Vopiscus, Hist. Aug., p. 222 ; Zosime, l. I, p. 56. Il y plaça les images de Belus et du Soleil, qu’il avait apportées de Palmyre. Le temple fut dédié la quatrième année de son règne (Eusèbe, in Chron.) ; mais Aurélien commença certainement à le bâtir aussitôt après son avénement.
  2. Voyez dans l’Histoire Auguste, p. 210, les présages de sa fortune. Sa dévotion pour le Soleil paraît dans ses lettres et sur ses médailles, et Julien en parle dans les Césars, Comment. de Spanheim, p. 109.
  3. Vopiscus, Hist. Aug., p. 221.