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Perse ; et les faibles secours que l’on voulut faire entrer dans Palmyre furent aisément interceptés par les armes et par la libéralité d’Aurélien. Les sages précautions de ce prince lui assurèrent des vivres pendant le siége. Des convois réguliers arrivaient sans obstacle dans son camp de toutes les parties de la Syrie. Enfin Probus, après avoir terminé glorieusement la conquête de l’Égypte, joignit ses troupes victorieuses à celles de l’empereur. Ce fut alors que Zénobie résolut de fuir. Elle monta le plus léger de ses dromadaires[1] ; et déjà elle était parvenue aux bords de l’Euphrate, à soixante milles environ de Palmyre, lorsque, arrêtée par la cavalerie légère qu’Aurélien avait envoyée à sa poursuite, elle fut amenée captive aux pieds de l’empereur. [A. D. 273.]Sa capitale se rendit bientôt après. Les habitans en furent traités avec une douceur qu’ils n’auraient osé espérer. Le vainqueur s’empara des chevaux, des armes, des chameaux, et d’une immense quantité d’or, d’argent, de soie et de pierreries précieuses. Il laissa dans la place une garnison de six cents archers seulement ;

  1. Hist. Aug., p. 218 ; Zosime, l. I, p. 50. Quoique le chameau soit une bête de charge fort lourde, le dromadaire, qui est de la même espèce, ou du moins d’une espèce approchante, sert aux habitans de l’Asie et de l’Afrique dans toutes les occasions qui demandent de la vitesse. « Les Arabes disent que le dromadaire peut faire autant de chemin en un jour qu’un de leurs meilleurs chevaux en huit ou dix. » M. de Buffon, Hist. nat., tome XI, p. 222. Voyez aussi les Voyages de Shaw, p. 167.