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soixante milles du camp de Chalcédoine[1], leur fut montrée comme une conquête facile. Incapable de soutenir un siége, cette ancienne capitale des rois de Bithynie renfermait de grandes richesses. Un perfide transfuge conduisit la marche, dirigea les attaques, et partagea le butin ; car les Goths avaient appris assez de politique pour récompenser le traître qu’ils détestaient. Nicée, Pruse, Apamée, Cios[2], villes qui, rivales de Nicomédie, en avaient quelquefois imité la splendeur, eurent le même sort, et bientôt toute la Bithynie éprouva les plus cruelles calamités. Depuis long-temps les faibles habitans de l’Asie ne connaissaient plus l’usage des armes : trois cents ans de paix avaient éloigné toute idée de danger. Les anciennes murailles tombaient en ruines, et les revenus des cités les plus opulentes servaient à la construction des bains, des temples et des théâtres[3].

Retraite des Goths.

Lorsque Cyzique résista aux efforts de Mithridate[4], on y voyait trois arsenaux remplis de blé,

    dans celui d’Is-Nikmid. (D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 23.) (Note de l’Éditeur).

  1. Itiner. Hierosolym., p. 572 ; Wesseling.
  2. Aujourd’hui Is-nik, Bursa, Mondania, Ghio ou Kemlik. (D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 21, 22.) (Note de l’Éditeur.)
  3. Zosime, l. I, p. 32, 33.
  4. Il assiégea la place avec quatre cents galères, cent cinquante mille hommes de pied et une nombreuse cavalerie. Voyez Plutarque, in Lucul. ; Appien, in Mithrid. ; Cicéron, pro lege Manilia, c. 8.