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rentes races et la bravoure qui leur était commune[1]. Ils se rendirent bientôt formidables aux Romains par leurs incursions. Les Allemands combattaient principalement à cheval ; et leur cavalerie tirait encore une nouvelle force d’un mélange d’infanterie légère, choisie parmi les jeunes guerriers les plus braves et les plus actifs, et accoutumés par de fréquens exercices à suivre les cavaliers dans les marches les plus longues, dans les chocs les plus furieux et dans les retraites les plus précipitées[2].

    dans l’Ortenau, le Brisgaw, le margraviat de Bade, ne se regardent point comme Souabiens, et sont originairement Allemande.

    Les Tenctères et les Usipiens, habitans de l’intérieur et du nord de la Westphalie, ont été, selon Gatterer, le noyau de la nation allemande : ils occupaient le pays où l’on vit paraître pour la première fois le nom des Allemands, vaincus, en 213, par Caracalla. Ils étaient, selon Tacite (Germ., c. 32), très-exercés à combattre à cheval, et Aurelius-Victor donne aux Allemands le même éloge ; enfin ils n’ont jamais fait partie de la ligue des Francs. Les Allemands devinrent dans la suite le centre autour duquel se rassemblèrent une foule de tribus germaniques. Voyez Eumène, Panégyr., c. 2 ; Ammien-Marcellin, XVIII, 2. — XXIX, 4. (Note de l’Éditeur.)

  1. Cette étymologie, bien différente de celles qui amusent l’imagination des savans, nous a été conservée par Asinius-Quadratus, historien original cité par Agathias, I, c. 5.
  2. Ce fut ainsi que les Suèves combattirent contre César ; et cette manœuvre mérita l’approbation du vainqueur. De bell. gall., I, 48.