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tement marquée par les noms indépendans d’Hérules, de Bourguignons, de Lombards, et d’une foule d’autres petits états, qui formèrent, pour la plupart, dans les siècles suivans, de puissantes monarchies.

De la Prusse en Ukraine.

Dans le siècle des Antonins, les Goths habitaient encore la Prusse. Déjà, sous le règne d’Alexandre-Sévère, leurs hostilités et leurs incursions fréquentes avaient annoncé leur voisinage aux Romains de la Dacie[1]. Cet intervalle, qui est d’environ soixante-dix ans, est donc la période où nous devons placer la seconde migration des Goths, lorsqu’ils se portèrent de la Baltique au Pont-Euxin ; mais il est impossible d’en démêler la cause au milieu des différens ressorts qui faisaient mouvoir des Barbares errans. La peste ou la famine, une victoire ou une défaite, un oracle des dieux, ou l’éloquence d’un chef entreprenant, suffisaient pour les attirer dans les climats plus tempérés du midi. Outre l’influence d’une religion guerrière, leur nombre et leur intrépidité les mettaient en état d’affronter les plus grands dangers. Leurs boucliers ronds et leurs épées

    Suède, la colonie, dans son enfance, était contenue dans trois vaisseaux. Un de ces bâtimens, qui n’était pas si bon voilier que les deux autres, fut retardé dans sa route ; et l’équipage, qui forma ensuite une grande nation, reçut le nom de Gépides ou Traîneurs. Jornandès, c. 17.

  1. Voyez un fragment de Pierre Patrice, dans l’ouvrage intitulé, Excerpta legationum ; et pour la date la plus probable, voyez Tillemont, Histoire des Empereurs, t. III, p. 346.