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livré le héros romain des mains de ses barbares compatriotes[1].

Réparations et embellissemens de Rome. A. D. 1420.

Mais les nuages de la barbarie se dissipèrent peu à peu, et la paisible autorité de Martin V et de ses successeurs travailla tout à la fois à la police de l’État ecclésiastique et à la réparation des ornemens de la capitale. Les progrès en ce genre, qui commencèrent au quinzième siècle, n’ont pas été l’effet naturel de la liberté et de l’industrie. Une grande ville se forme d’abord par le travail et la population du district d’alentour, qui fournit aux citadins des subsistances et la matière première des manufactures et du commerce ; mais la plus grande partie de la campagne de Rome n’offre qu’un désert triste et solitaire : des vassaux indigens et sans espoir de salaire cultivent avec indolence les domaines des princes et du clergé, qui ont envahi tout le terrain ; et les misérables récoltes de ces domaines sont, ou renfermées, ou exportées par les calculs du monopole. Le séjour d’un monarque, les dépenses d’une cour livrée au luxe et le tribut des provinces, contribuent ensuite, quoique par des causes moins naturelles, à l’accroissement d’une capitale. Les tributs et les provinces ont disparu avec la chute de l’empire : si le Vatican a su attirer quelques parcelles de l’or du Brésil et de l’argent du Pérou, le revenu des cardinaux, le salaire des officiers, les contributions que lève le

  1. Voyez les Mém. de Flaminius Vacca (no 57, p. 11, 12) à la fin de la Roma antica de Nardini (1704, in-4o).