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ou de soie. Un impôt sur les Juifs fournissait à la dépense annuelle de ces jeux[1], et aux courses de chevaux, de chars ou à pied ; on ajoutait les jeux plus nobles d’une joute ou tournoi exécuté par soixante-douze jeunes Romains. [Combats de taureaux au Colisée. A. D. 1332, sept. 3.]L’an 1332, on donna au Colisée un combat de taureaux, à l’exemple des Maures et des Espagnols, et le journal d’un auteur contemporain peint les mœurs de ce temps[2]. On répara un nombre de gradins suffisant pour asseoir les spectateurs ; et une proclamation, qui fut publiée jusqu’à Rimini et Ravenne, invita les nobles à venir exercer leur habileté et leur courage dans cette périlleuse aventure. La fête eut lieu le 3 septembre ; les dames romaines formaient trois divisions et occupaient trois balcons revêtus d’une étoffe écarlate : la belle Jacova de Rovère conduisait les matrones qui habitaient au-delà du Tibre, race pure qui offre en-

    matière de ce vêtement, et ensuite au don qu’on en faisait comme prix. (Muratori, Dissertation 33.)

  1. Pour subvenir à ces frais, les Juifs de Rome payaient chaque année onze cent trente florins. Ce compte bizarre de trente florins en sus des onze cents, représentait les trente pièces d’argent que Judas reçut lorsqu’il livra son maître. Il y avait une course à pied de jeunes gens, tant Juifs que chrétiens. (Statuta urbis, ibidem.)
  2. Ludov. Buonconte Monaldescho a décrit ces combats de taureaux d’après la tradition plutôt que d’après ses souvenirs, dans le plus ancien des fragmens des Annales romaines (Muratori, Script. rerum italic., t. XII, p. 535, 536) ; et, quelque singuliers que paraissent ces détails, ils sont fortement empreints des couleurs de la vérité.