voyait à Rome ; et à la dernière époque de l’anarchie et de la discorde, sous le règne de Martin V, l’un des treize ou quatorze quartiers de la ville en contenait encore quarante-quatre. Les restes de l’antiquité étaient on ne saurait mieux appropriés à ces usages pernicieux : les temples et les arcs de triomphe offraient une base large, solide pour appuyer les nouveaux remparts de briques ou de pierres ; et je puis citer pour exemple les tours qu’on éleva sur les arcs de triomphe de Jules César, de Titus et des Antonins[1]. Il fallait peu de changemens pour faire d’un théâtre, d’un amphithéâtre ou d’un mausolée une forte et vaste citadelle. Je n’ai pas besoin de répéter que c’est du môle d’Adrien qu’on a fait le château Saint-Ange[2]. Le septizonium de Sévère fut en état de résister à l’armée d’un souverain[3] ; le sépulcre de Métella a disparu sous les ouvrages dont on l’a chargé[4] ; les Saveli et les Ursins occupèrent les
- ↑ Templum Jani nune dicitur, turris Centii Frangapanis ; et sane Jano impositæ turris lateritiæ conspicua hodieque vestigia supersunt (Montfaucon, Diarium italicum, p. 186). L’auteur anonyme (p. 285) indique arcus Titi, turris Cartularia ; arcus Julii Cæsaris et senatorum, turres de Bratis, arcus Antonini, turris de Cosectis, etc.
- ↑ Hadrian molem… magnâ ex parte Romanorum injuria… disturbavit : quod certe funditus evertissent, si eorum manibus pervia, absumptis grandibus saxis, reliqua moles extitisset (Le Pogge, De varietate fortunæ, p. 12).
- ↑ À celle de l’empereur Henri IV (Muratori, Annali d’Italia, t. IX, p. 147).
- ↑ Je dois placer ici un passage important de Montfaucon :