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rester encore, compromettent la paix et le salut du monde chrétien[1]. »

Concile de Pise. A. D. 1409.

Enfin le monde chrétien s’indigna de leur obstination et de leurs artifices : chacun d’eux fut abandonné par ses cardinaux, qui se réunirent à ceux du parti contraire comme à des amis et à des collègues : leur révolte fut soutenue par une nombreuse assemblée de prélats et d’ambassadeurs. Le concile de Pise déposa avec une égale justice le pape de Rome et celui d’Avignon ; le conclave élut Alexandre V d’une voix unanime, et après la mort d’Alexandre, arrivée peu de temps après, nomma de la même manière Jean XXIII, le plus débauché de tous les hommes. Mais au lieu d’éteindre le schisme, la précipitation des Français et des Italiens ne fit qu’élever un troisième prétendant au trône de saint Pierre. On contesta les droits nouveaux que s’étaient attribués le concile de Pise et le conclave qui en fut la suite. Les rois d’Allemagne, de Hongrie et de Naples adhérèrent à la cause de Grégoire XII, la dévotion et le patriotisme des Espagnols les décidèrent en faveur de Benoît XIII,

  1. Léonard Bruni d’Arezzo, l’un des hommes qui a contribué à la renaissance de la littérature classique en Italie, et qui, après avoir servi plusieurs années à la cour de Rome en qualité de secrétaire, se retira pour exercer l’honorable fonction de chancelier de la république de Florence (Fabr., Bibl. medii ævi, t. I, p. 290). Lenfant (Concile de Pise, t. I, 191-195) a donné la traduction de cette curieuse épître.